vendredi 3 juin 2016

Calligraphie ou cacographie ?


Acte de baptême de Pierre MONTAROU du 21 mars 1622 à Neuville-sur-Sarthe (72)
Sosa 2046 G11



Caroline, capitale, cursive, caractère, cambrure, courbure, c'est le chapitre paléo ;)


(clin d'oeil à la célèbre Paléographe Laurence H. )



Les manuscrits que nous consultons parfois sont comparables à un chaos de cryptogrammes, un charabia codé de signes aux circonvolutions curieuses...  et pas que les plus anciens.


Acte de naissance de Marie Mathilde DUGARD du 7 février 1859
Sosa 17 G5

La première approche de cette lecture un peu particulière aura pu se faire avec un registre de capitation des Capitouls compilé par un clerc capucin cramoisi de cognac sous sa cuculle, ou un codicille aux caractères concentrés compréhensibles au compte-fils, voire le mariage d'un cagot frère cadet de cinq cordonniers corporatistes.... et là, de contresens en confusion vers un calvaire chronophage, cessez-le-feu, sinon c'est cernes, collyre et céphalalgie assurés.

La première clef est une contrainte cruciale pour continuer le confort de la consultation : compartimenter les mots, puis clarifier chaque lettre avec calme. 




Le contexte est capital, ainsi qu'une collimation costaude et du courage pour venir à bout du casse-tête qu'est la compréhension d'une cédule à l'encre céladon couchée comme un cochon sur un cuir caduc...



Mais, cahin-caha, sans se prendre pour un caïd de la compétence, à force de creuser, de cinq cents caoua, tu commences à capter, à compléter le texte, à considérer la lecture plus claire, moins complexe.... 





Sources : 


AD72

AD08

Archives Nationales

jeudi 2 juin 2016

Biographie et béatitude




La généalogie sans biographie, c'est comme butiner de la bruyère en bakélite pour un bourdon...


Dans le bric-à-brac des branches meublées de bric et de broc, on trouvera un bazar bariolé de bagnards barbus, de bandits, de bienheureux, de boulangers boulangistes à barbichette, de belges à belles bacchantes, de brigadiers béotiens aux biceps balèzes, de baba-cool boudhistes brindezingues, bref, un bataillon de vies à apprécier en balayant les archives.






Alors, babadoum ! comme disait Bébel, quand on se baigne dans ce bain-marie d'ancêtres, la bonace peut être longue en raison d'un blocage, mais lorsque le boulot et la baraka parfois t'emmènent en ballade en briska sur les bancs blancs d'un ban banal découvrir le monde beylical d'un aïeul, ou d'un brave bersaglier à la baïonnette brillante, voire d'un botaniste braconnier, que se passe t-il, sans blague ?

La première réaction, c'est être bouche-bée, quelques secondes...

Brusquement, l'énergie de cette béatitude va s'extérioriser en un brimbalement progressif accompagné de boucan, de barouf voire de bamboula... Tu fais des bonds, bascule en mode marsu... BIM !




Cette baguenaude, baliverne, billevesée, cachée dans le baise-en-ville du beau grand-père bouif te met une baffe : un blason, une liasse de beaux baux sans bobos, un baptême, des photos de la balancelle et du baldaquin, les bananes pendantes de Balthazar...

Tes badigoinces sont bigrement vers le haut, bienvenue au bonheur.


La biographie recèle dans ses bagages des braises que l'on ravive avec la baguette de la recherche, même si cela frise la prise de barbituriques !

Bah ! bravant la bourrasque de la découverte, le benef est bézef, le bémol est banni, en avant les barbes, les bleues, les blouges, les saintes, bravo les biographes !




mercredi 1 juin 2016

À l'attaque !


Ahhhhh.... le ChallengeAZ 2016 commence....

Cette année, j'ai décidé de parler du Généalogiste, de ses sentiments et émotions, de son environnement de recherches, de son monde, quoi...

Me voilà donc à relire le dictionnaire, ce qui n'est pas un mal mais te fait parcourir 150 pages fines tous les jours :)

La lettre du jour sera grasse pour les mots concernés.

Allez, hop, c'est parti....





Une des premières qualité du chercheur, c'est l'assiduité : ne jamais lâcher prise, être actif régulièrement, ne pas abandonner.

L'acharnement n'est pas forcement une solution productive et peut mener à l'abrutissement voire à l'abattement .

Une dose d'autodiscipline, une énorme part d'apprentissage, un sens aiguisé de l'analyse, une attention complète, un soupçon d'astreinte, un peu d'astuce et d'espièglerie (merci Candy), et le généalogiste bien avisé sera armé pour son aventure tel un athlète, un arboriculteur, un alpiniste sur la voie des ses ancêtres...

Ah, oui, j'en entends déjà me dire : attention, n'oublions pas les abréviations, les adoptions, les absences, l'abime des manuscrits abscons, l'assujettissement et l'absorption de l'esprit.... 

Avant de plonger dans l'approfondissement des connaissances qui est un facteur de vente d'aspirine, il reste nécessaire de bien posséder l'abc généalogique, facteur de recherches agréables d'ascendants.


La méthode et l'organisation sont des accélérateurs de trouvailles, même si on réalise moult acrobaties abracadabrantesques parfois presque en apesanteur, sans anesthésie voire ab irato...

Tout au long de cet alambic distillant un alcool addictif parfumé d'anecdotes qu'est la généalogie, on ne peut passer à côté de l'attachement aux anciens, de l'atavisme dans lequel nous baignons, d'une nécessaire adaptabilité et de l'altruisme ab intestat qui en découle.

On se sent agacé, agité, les découvertes aléatoires donnent de l'allégresse, on peut s'entendre pousser des alléluia, nos conjoints deviennent allergiques...

Mais on s'en fout, on vient de trouver des accordailles de 1622 que l'on a agrandi avec l'ordi, on vit peut-être dans un monde abiétin, mais notre passion est sacrément anti-âge :)








Sources : 


  • Couverture "Le Petit Robert 1" 1992
  • Illustration : P.V.C. Archassal